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Souvenirs de Brume

Je me souviens.

Je me souviens de cette brume sur les champs campagnards de mon enfance.

Le printemps ou l'automne... Je me souviens de cette façon qu'elle avait de s'élever des terres pour venir cacher momentanement l'horizon, le lointain.

Pourtant, dans mon souvenir il faisait beau, l'air était vif, mais il était tôt et cela suffisait à faire monter cette beauté qui dissipe toute chose.

Je savais qu'il y avait une forêt mais je ne l'a voyais plus.

Je ne sais plus si l'heure était aux récoltes, si la terre était revêtue de son habit vert ou si elle restait nue. 

Je ne sais plus s'il ne s'agit que d'un souvenir ou de plusieurs formant un tout un peu vague, indistinct, comme si cette brume venait pénétrer ce souvenir lointain pour le dissiper au fur et à mesure.

Je me souviens juste de cette vision de brume escaladant le ciel pour atteindre les nuages, elle passait, comme un voile, et au fil des heures et du temps on finissait par voir l'orée de cette immense forêt verdoyante.

Ce n'était plus son heure, elle repartait aussi vite qu'elle était montée.

 

Souvenirs de Jardin

Je me souviens de ce jardin qui m'a bercé quatorze ans, avec son grand chêne derrière la maison, ce chêne qui à mes yeux a toujours été là et le sera toujours.

Je me souviens de cette impatience à vouloir le voir bourgeonner à nouveau, marquant le début de la bonne saison. Je me souviens des Iris violets, des orties, des roses rouges velours, des perce-neiges et des jonquilles.

Je me souviens de l'influence du passage des saisons.

La neige intacte recouvrant tout de son habit blanc éclatant, la pluie, l'orage, et les jours de beaux temps.

Je me rappelle la sensation de l'herbe humide, des cailloux blancs.

Etrangement, ces souvenirs ne sont pas flous comme les autres mais intactes, comme si c'était hier, et pourtant ! 

Et pourtant...

Les parfums trainent encore  parfois jusqu'à mes narines et me ramènent plusieurs années en arrière.

 

Une vraie madeleine de Proust.

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